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Dialogues citoyens à travers le monde

 Retrouvons-nous les 5, 6, 7 juillet au Parc de la Tête d'or à Lyon pour une nouvelle édition des Dialogues en humanité placée sous le thème « Place à l'humanité ! ».

 

 

Un rendez-vous qui fait du bien à la société comme à chacun(e) d’entre nous !

Inventés à Lyon il y a 20 ans, ouverts à tou(te)s gratuitement et sans inscription

La prochaine édition des Dialogues en humanité se tiendra les 7, 8 et 9 Juillet 2023 dans le magnifique Parc de la Tête d’Or et dans plusieurs quartiers de la Métropole afin d’aller plus loin sur la voie du « prendre soin de chaque humain ».
Face aux tensions, aux insécurités dans l’espace public, aux harcèlements à l’école, au travail, dans la rue, aux incivilités sur les réseaux sociaux, aux invectives même sur des questions scientifiques, aux dénigrements trop fréquents entre élu(e)s chargé(e)s de travailler au bien commun, aux manques de respect à l’égard des femmes, aux discriminations envers les personnes « différentes », aux violences jusqu’entre supporters sportifs, aux abus économiques, et aux guerres qui ne devraient plus exister au 21ème siècle, aux manques d’écoute et de reconnaissance dans nombre d’organisations, les Dialogues en humanité sont un temps de rencontres, de partage, d’apprentissage de l’écoute et de co-construction. Un lieu où l’on réfléchit ensemble et on apprend à « faire société » pour vivre dans des communautés apaisées sachant sortir des oppositions, des compétitions, des exploitations et de toutes les formes d’abus et de violence.
Agoras, ateliers, temps de coopération, spectacles, chacun(e) compose son itinéraire sur les chemins de la bienveillance.

En raison de la prégnance actuelle sur nos sociétés de la violence et de la guerre, une attention particulière sera portée dans l’édition 2023 à la transformation constructive des conflits à tous niveaux (intérieurs, interpersonnels, collectifs, sociétaux, liés à des abus, avec d’autres communautés ou pays, etc.), ainsi qu’à la pédagogie de la résilience et à la nécessaire montée en échelle de formes d’économie régénératrices.
Les présences sont attendues de toute la France, de divers pays d’Europe et des 5 continents car de plus en plus on sait de par le monde que dans la métropole de Lyon, on dialogue !

Jean Fabre co initiateur des Objectifs du Millénaire et des Objectifs du Développement Durable au PNUD


livre-dialogues-en-humanité

Les Dialogues en humanité sont depuis 20 ans des ilots d’humanisation où on se recentre sur l’essentiel: apprendre à faire bon usage de la conscience et pratiquer le discernement affectif autour d’une éthique du partage et de la gestion constructive des conflits. Il importe de les développer et de les multiplier un peu partout en France et dans le monde car l’espèce humaine est en état d’urgence.


Catherine Dolto médecin, auteure, présidente du CIDRH La rencontre et le contact affectifs au coeur du soin et de l'éducation

Suite à lire dans l'ouvrage sur les 20 ans des Dialogues en humanité
https://www.chroniquesociale.com/comprendre-la-societe/1329-dialogues-e…


Texte du projet “pour des places de l'humanité” par Patrick Viveret

Depuis si longtemps la « communauté internationale » a détourné les yeux de l’escalade de la violence en Palestine et dans tant d’autres pays du monde. Face au terrorisme barbare du Hamas contre des civils israéliens et face aux autres barbaries dans le monde, il nous semble urgent d’affirmer ensemble notre désir d’humanité. De même nous refusons la punition collective des gazaouis, le blocus de Gaza et peut être demain le massacre de civils palestiniens. Face à la montée de la barbarie en Ukraine, en Iran, contre les ouighours et les kurdes, contre la négation du peuple arménien et tant de peuples opprimés dans le monde, il nous semble urgent de dépasser nos affiliations politiques, religieuses, culturelles, et de créer un espace de partage et d’initiatives que nous proposons d’appeler les « places de l’humanité » de l’humanité.

Face à cette montée de formes de barbaries inhumaines c'est en effet la place de l'humanité qui disparaît comme est en train de disparaître sa propre Terre habitable sous l'effet de son irresponsabilité écologique. Il nous faut faire de l'Humanité un sujet positif de sa propre histoire, elle qui en est devenue un sujet négatif avec sa capacité d'auto destruction physique, morale et spirituelle signifiée par le risque d'apocalypse nucléaire et celui de nouveaux Auschwitz. En organisant sous de multiples formes (rassemblements physiques ou à distance, marches, danses, repas conviviaux, débats de qualité …) ces “ places de l'humanité” nous œuvrons ainsi pour donner à l’Espoir et au Desir d'humanité et de Vie toute sa place autour d'un slogan à décliner sous toutes les formes à imaginer collectivement :

Non à la barbarie, oui à la Vie, Oui à l'Humanité ! 


Réussir la métamorphose, par Patrick Viveret

La bataille de la transition serait-t-elle perdue, faute d'avoir été menée par les acteurs économiques et politiques du système dominant ?

Si les principaux responsables économiques et politiques avaient pris au sérieux les avertissements - dont ils avaient connaissance dès les années 80 - et s'ils avaient entamé la réorientation profonde de nos modes de production, de distribution et de répartition des richesses : ce que l’on appelle aujourd'hui «la Transition écologique solidaire» serait déjà réussie.

Mais ils se sont contentés de greenwashing et de petits gestes....

Suite du texte de Patrick Viveret

Ils ont refusé de s’attaquer aux inégalités sociales générées par ce qu’on nomme «l’hypercapitalisme». Dès lors, la contradiction entre mesures écologiques et acquis sociaux s’est manifestée avec force : le phénomène «gilets jaunes» en a été le révélateur.

Le résultat de cette irresponsabilité - qui mériterait une sanction juridique - est déjà sous nos yeux alors que nous n’avons pourtant pas - encore - atteint un réchauffement moyen de 1,5° et que nous sommes confrontés aux mégafeux, inondations, aggravation de phénomènes climatiques extrêmes, montée du niveau des eaux de la mer et des océans, sécheresses, risques d’une guerre de l’eau potable devenant un bien rare et, bien sûr, la progression considérable du nombre de réfugiés climatiques qui peut être à la source de guerres civiles et/ou internationales.

Pour autant, doit-on désespérer et basculer dans l’«àquoi-bonisme» ou borner nos objectifs à une simple « adaptation » au changement climatique ? Ce serait une autre erreur tragique. Car cette adaptation - ou cette capacité de résilience, terme plus sophistiqué, désormais à la mode - ne peut réussir sans assumer l’exigence d’une mutation qui relève d’une toute autre échelle.

La croyance qu'une combinaison de mesures d'austérité écologique additionnée aux adaptations technologiques sera suffisante est un leurre.

Elle se révélera tout aussi insuffisante que l’ont été les approches en terme de «développement durable» ou de «transition».

Il nous faut donc être plus radical dans la perspective tout comme dans le diagnostic et raisonner dorénavant en termes de «métamorphose» comme le suggère Edgar Morin.

Or, si l’on prend l’une des métamorphoses les plus connues et les plus spectaculaires, celle de la chenille en papillon[1], il nous faut reconnaître une réelle difficulté : du point de vue de la chenille, le papillon - dont la vie est courte - révèle donc un sentiment de fin du monde. La fin de son monde.

Nous sommes en plein dans ce temps qu’il ne sert à rien de nier. Il nous faut, au contraire, nommer et comprendre cette phase critique si nous voulons prendre les moyens de la surmonter. Car la posture de la chenille peut apparaître sous de multiples formes : politiques, économiques, religieuses, émotionnelles, sexuelles etc. Son attitude, comme la nôtre, est d’adopter une posture nostalgique, voire réactionnaire au sens étymologique du terme : refuser une évolution jugée dangereuse au nom d’un passé jugé souhaitable.

L’intérêt de l’approche, en termes de métamorphose plutôt que de transition, c’est qu’elle nous permet de comprendre et de nommer les temps régressifs dans lesquels nous sommes entrés sans pour autant céder aux perspectives déprimantes de l’effondrisme ou de «l’àquoi-bonisme» .

Elle permet d’intégrer le réalisme - sur la situation des temps sombres dans lesquels nous sommes entrés - tout en orientant l’action civique vers un imaginaire positif que l’on peut résumer par l’expression suivante : une humanité plus humaine peut réussir à affronter ces défis colossaux, comme le propose en particulier Catherine Dolto ! Ce qui est vrai de nos vies personnelles comme du destin collectif de notre famille humaine. Dans le cadre des Dialogues, nous retrouvons deux questions vitales pour l’humanité puisqu'elle se trouve doublement menacée par sa capacité prédatrice sur le vivant et ses conséquences écologiques mais également par sa capacité d’autodestruction exprimé par la guerre en particulier quand elle prend des formes internationales et lors de l'utilisation des armes de destruction massives.

Face à ce risque majeur, la question est donc de faire - réellement - advenir des formes alternatives aux logiques économiques prédatrices (cf en particulier l’économie régénératrice proposée par Isabelle Delannoy), de transformer les violences et les guerres en conflits voire de les transformer en divergences fécondes dans le cadre d’une mutation qualitative de nos démocraties (cf les propositions de l’université des conflits évoquées par l’université animée par Pierre Vuarin) ou de mettre en oeuvre des formes de radicalité créatrices telles celles proposées par Hugues et Bastien Sibille dans leur livre de dialogue intergénérationnel ainsi que celui de Patrick Viveret dans « la Colère et la Joie » (éditions Utopia).

Patrick Viveret philosophe, essayiste, conseiller honoraire à la Cour des comptes, co fondateur des Dialogues

Le philosophe Patrick Viveret, 2014 ©Maxppp - L'ALSACE

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/une-semaine-en-france/u…

 


Résilience territoriale : anticiper, s'adapter, s'entraider. Se préparer à l’imprévisible devient une nécessité.

CAMUS Jeremy ©Alpaca Productions Métropole de Lyon

Alors qu’il y a fort à parier que les prochaines années seront marquées par des crises économique, sociale, environnementale, sanitaire ou géopolitique majeures, se préparer à l’imprévisible devient une nécessité. La Métropole de Lyon s’y emploie.

La « résilience », terme très technique plutôt orienté vers la résistance individuelle aux événements dramatiques, s’est popularisée ces dernières mois. Si son utilisation se diffuse dans des cercles encore restreints, la notion n’est plus abstraite: la résilience devient un enjeu tangible, vécu par toutes et tous au niveau collectif et individuel. Les crises à venir constituent un défi pour la collectivité, et elle doit s’y préparer afin d’éviter les ruptures de cohésion sociale ou démocratique, tout en restant en mesure de conduire les transformations structurelles nécessaires à la transition écologique, économique et sociale.

Avec le service de Prospective des Politiques publiques, nous avons mené un travail qui nous a permis de définir les besoins essentiels que notre Métropole devra pouvoir couvrir quoi qu’il arrive. Nous avons également pu mesurer, en observant ce qui a pu s’imaginer ailleurs, la finesse avec laquelle notre stratégie doit intégrer les spécificités de notre territoire. Cette réflexion prend en compte l’ensemble de nos partenaires, depuis les communes du Grand Lyon jusqu’aux collectivités voisines de notre bassin de vie. Grâce à cette démarche d’anticipation, plutôt que de céder à la tentation du repli sur soi face au danger, nous serons, j’en suis convaincu, capables de rester unis, solidaires et lucides, fidèles aux valeurs qui font et feront encore demain notre force.

Jérémy Camus vice-président, Métropole de Lyon agriculture alimentation et résilience des territoires


Portrait de Azdine Benyoucef

Portrait

Azdine Benyoucef, chorégraphe de breakdance.

Pour Azdine Benyoucef, la danse est un vecteur puissant pour transmettre sa vision du monde et une arme d’apaisement des tensions et de création de liens entre groupes sociaux et entre générations.

 

 

Interviews de Azdine Benyoucef

Pour Azdine Benyoucef, jeune chorégraphe de breakdance originaire des quartiers populaires de Lyon, la danse ne se limite pas à une performance artistique, c’est un vecteur puissant pour transmettre sa vision du monde. C’est aussi une arme d’apaisement des tensions et de création de liens entre groupes sociaux et entre générations. En cela, il renoue avec l’essence du hip-hop, cette culture urbaine née dans les ghettos noirs américains, qui s’articule autour de trois formes artistiques : musique, danse et arts plastiques. Aux âmes bien nées, la sagesse n’attendant pas le nombre des années, il sait qu’on ne change pas le monde d’un coup de baguette magique, qu’il faut allier conviction, patience et persévérance pour avancer pas à pas.
La belle aventure d’Azdine Benyoucef commence par la passion du karaté qui forge sa personnalité : discipline, courage, droiture, humilité et respect de l’autre. Elle se poursuit par la découverte du breakdance, un enchaînement de figures acrobatiques au sol, qui bouleverse sa vie. Au début, c’est juste un jeu, une manière de s’échapper de la cité et de retrouver des potes qui viennent de tous les continents. Il danse dans les cours, dans les rues, partout, tout le temps. Au fil des figures, de plus en plus complexes, il se forge une écriture corporelle personnelle.

L’histoire aurait pu en rester là, sauf que bientôt danser ne suffit plus. Vient le besoin de partager ses révoltes face à un monde qui ne tourne pas toujours très rond et qui permet rarement aux gosses des quartiers populaires de se projeter et de rêver.

Écoles, prisons, musées, quartiers à l’abandon de la puissance publique, le breaker investit tous les lieux. Il met un point d’honneur à transmettre l’histoire du hip-hop afin de parler du présent de manière audible à des gamins qui se sentent exclus des canaux traditionnels de la culture. Tout en enseignant les techniques de base du breakdance, il y apporte une touche très personnelle à laquelle adhèrent des jeunes toujours plus nombreux.

En 2006, avec Meriem Bouras, il fonde la bien nommée Compagnie du Second souffle. Les spectacles se succèdent, se nourrissent d’influences diverses : danses africaines, contemporaines, bûto. Il relit à sa manière des textes aussi populaires que le Petit Prince de Saint-Exupéry et s’empare de sujets qui ont marqué l’histoire de l’humanité comme celle des territoires. De Désert, qui revisite la tragédie d’Hiroshima, à La marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983 , en passant par Sur les traces de Martin Luther King, par La rose des sables, qui alerte les jeunes sur l’importance de l’écologie ou encore Lettre à Nour, qui interroge l’engouement de certains jeunes pour le Djihad, ses spectacles sont porteurs de messages politiques puissants qui se déclinent autour des notions d’ouverture, de métissage, de citoyenneté, de respect, de non-violence, de solidarité et de dialogue.

C’est qu’il y a urgence. Dans les quartiers, un nombre croissant de jeunes sont victimes ou à l’origine de violences, craignent de ne pas avoir d’avenir et s’identifient souvent aux dealers qui paradent au volant de belles voitures. Leur montrer que d’autres voies sont possibles, proposer des modèles positifs, les aider à concrétiser leurs rêves, tel est l’un des axes de l’engagement d’Azdine Benyoucef, qui assume depuis peu la fonction de référent culturel à la mairie de Givors. Ce qui implique d’être présent sur le terrain, de se confronter au quotidien, de se battre pour que les cultures urbaines ne soient pas cantonnées à la marge ou de permettre aux danseurs de vivre décemment de leur art, notamment en acquérant le statut de professionnel.

Un combat en appelant un autre, c’est encore à travers l’apprentissage aussi rigoureux que ludique et joyeux du breakdance que l’infatigable directeur artistique entend sensibiliser les jeunes des quartiers à la nécessité et aux bienfaits d’une alimentation saine. C’est d’ailleurs sur ce thème qu’il interviendra aux Dialogues en humanité samedi 3 juillet.

Également au programme de cette édition des Dialogues un spectacle de danse fruit d’une collaboration avec une enseignante qui poursuit un passionnant travail de mémoire avec ses élèves de 11-12 ans sur l’histoire de Vénissieux ainsi que sur celles des migrations, de la colonisation et des luttes ouvrières depuis la première guerre mondiale.

Muriel Scibilia

Breakdance et diététique : à la recherche d’un meilleur équilibre

Quel rapport entre le break danse et l’alimentation ?
Les jeunes se nourrissent surtout d’hamburgers, de pizzas, de kebabs et de tacos. Une vraie addiction.
Ça peut se comprendre. Ce mode d’alimentation, c’est fun, rapide, tendance. C’est aussi ce que consomment les parents. Du coup, les fast-foods prospèrent dans les quartiers. Résultat : ils sont toujours plus nombreux et de plus en plus jeunes à être en surpoids. Un fléau. Ceci posé, il ne faut pas négliger la question de moyens. Même si une pizza ou un kebab coûte presque aussi cher qu’un plat du jour dans un restaurant, proposer des aliments bio de saison n’est pas forcément rentable pour un fast-food. Mon pari, c’est de passer par la danse pour inciter les jeunes à mieux se nourrir.

Vous allez leur donner des cours sur la nutrition ?
Certainement pas. Personne ne m’écouterait. En plus, cela pourrait être perçu comme une critique de leur mode de vie et des choix de leurs parents. Je préfère « travailler » en douceur. Lors d’entraînements, je profite de la présence de danseurs professionnels ou de sportifs accomplis pour aborder le sujet directement ou pas. D’entendre ces sportifs qu’ils admirent leur expliquer combien ils veillent à avoir une alimentation équilibrée afin d’améliorer leurs performances, les amène à réfléchir. A la veille d’une battle (compétition en duel) ou d’un spectacle, je leur propose d’essayer de consommer des légumes, de limiter leur consommation de viande et de dormir suffisamment pour mettre toutes les chances de leur côté. A force, ils finissent par en parler aux parents. Il arrive qu’ils refusent de manger tel ou tel plat pour « être en forme ». Un dialogue s’établit. On progresse à petits pas. Changer des habitudes bien ancrées prend du temps. L’autre problème, c’est la sédentarité. A mon époque, on dansait dans les cages d’escalier, dans les parkings, on passait nos journées dehors. Aujourd’hui, on ne voit plus personne dans les rues. Les gamins sont collés à leur téléphone ou préfèrent les jeux vidéo.

Que pouvez-vous faire ?
A mon petit niveau, je ne peux que donner l’exemple et intervenir le plus possible sur le terrain afin de les inciter à se mettre en mouvement. Je suis d’ailleurs très heureux que la mairie de Givors ait décidé de soutenir la création d’une section de breakdance. Elle met à notre disposition une salle dans le Parc des sports qui sera dotée des équipements de musculation. Nous aurons aussi accès à une autre salle avec un revêtement souple pour les mouvements acrobatiques. Nous allons constituer quatre groupes d’une quinzaine de jeunes (6-8 ans, 8-10, 11-13, 14 ans et plus) qui pourront s’entrainer le mercredi et j’espère le samedi dès septembre. A la fin de l’année scolaire, ils pourront obtenir une licence, comme cela se fait dans différents sports comme football.

Comment allez-vous choisir les jeunes qui feront partie de cette section ?
Début juillet, puis fin août, nous animerons des ateliers au village sportif. Il s’agira d’initier les jeunes intéressés aux techniques de base du Hip-Hop. Nos critères sont principalement la motivation des candidats et leur potentiel physique.

Vous comptez monter un spectacle ?
Pas à ce stade. Ce que j’aimerais, c’est que le breakdance ne s’organise plus seulement en rencontres amicales mais prenne une dimension plus formelle. Pour le moment, cette discipline n’est pas très structurée. A l’exception d’un grand rendez-vous mondial organisé chaque année en Allemagne, Le Red Bull BC One, les compétitions sont organisées par les danseurs eux-mêmes ou par des associations. Du coup, on ne sait pas très bien qui fait quoi, où et quand. Ce qui peut inquiéter les parents. Pour qu’ils encouragent leurs enfants, il faut les rassurer.

Muriel Scibilia

Vers une professionnalisation des breakers

Faut-il se réjouir de l’inscription du Hip Hop en tant que discipline olympique pour 2024 ?
C’est une excellente nouvelle, une belle reconnaissance pour une discipline née dans les quartiers pauvres aux États-Unis. Nous devons toutefois rester vigilants. D’un côté c’est un art qui évolue sans cesse, invente et improvise ; de l’autre, c’est un sport qui fait appel à des qualités athlétiques. Certaines figures exigent beaucoup de préparation physique. En devenant une discipline olympique, on court le risque de ramener cette activité à une performance sportive comportant des figures imposées et de perdre, de ce fait, la dimension artistique, ce qui serait désastreux.

Ce mode d’intégration comporte-t-il d’autres risques ?
Il pourrait devenir une nouvelle forme d’exclusion. A l’heure actuelle, tout le monde, quels que soient son origine, son sexe sa taille ou son poids, peut pratiquer cette danse. C’est juste une question d’envie, de persévérance et de goût de l’effort. Plus on privilégiera la performance au détriment de l’artistique plus ceux qui ne correspondront pas au « profil » physique requis, risqueront d’être exclus. Un risque que ne mesure pas la nouvelle génération qui ne connaît pas grand-chose de l’origine et de l’histoire du Hip-Hop. Ces jeunes ont juste envie de danser et sont très attirés par le côté sportif qui peut être très spectaculaire.

En même temps vous militez en faveur d’une professionnalisation des danseurs
Quand on sait que près de la moitié des sportifs de haut niveau vit sous le seuil de pauvreté, on mesure mieux combien il faut mettre en place les structures nécessaires pour accompagner, former et offrir des perspectives aux breakers, notamment en matière de reconversion. Il faut aussi leur montrer que l’univers du Hip-Hop peut offrir différentes opportunités professionnelles dans le domaine sportif, de l’informatique, de la vidéo ou de la création artistique. Il est possible de créer une sorte d’écosystème autour du Hip-Hop.

Qu’en est-il des sponsors ?
Après avoir été cantonné à la marge, le Hip-Hop s’est répandu dans le monde entier et a investi toutes les couches de la société. C’est devenu une industrie qui vend tout et n’importe quoi et brasse des milliards. Certaines réalités économiques étant incontournables, il ne s’agit pas de fermer la porte aux sponsors mais de ne pas se laisser submerger par des logiques libérales et de faire au mieux pour rester en partie maître du jeu en optant pour des sponsors éthiques. Un beau défi.

Muriel Scibilia

 

D'où viennent et à quoi servent les Dialogues en humanité

L’idée des Dialogues en humanité est née en 2002, lors du Sommet mondial de Johannesburg sur le développement durable.
La première édition à Lyon, en juin 2003, a rassemblé 80 invités issus de tous les milieux et de tous les continents. Depuis, les Dialogues en humanité proposent, régulièrement, de nombreuses activités dont le fil rouge est de grandir en humanité et de développer une citoyenneté de la terre, une société du «bien vivir». Nous sommes invités à sortir du sentiment d’impuissance et d’indifférence face aux grands défis auxquels l’humanité est confrontée, pour tisser des liens et faire vivre les multiples initiatives, par la rencontre et le «faire ensemble».

Chaque année, sont invitées des personnalités d’horizons divers, françaises et étrangères, ainsi que des «sages du quotidien», venant de tous les continents. Pour faciliter les prises de paroles, les organisateurs et les intervenants s’expriment au titre de leur expérience individuelle. Cette particularité constitue le coeur de la démarche qui permet à chacun «d'ôter sa casquette».
La règle d’or des échanges est fondée sur l’écoute bienveillante et le respect mutuel. Enfants, adolescents, adultes, parents, artistes, militants associatifs, chefs d’entreprise, citoyens du monde… Les Dialogues en humanité s’adressent à tous.

Ces rencontres, qui ont lieu à Lyon, dans le parc de la Tête d’or et dans plusieurs territoires proches de la ville, constituent un véritable forum mondial sur la question humaine. S’inscrivant dans une logique de mouvement et non de simples événements, elles ne cessent de se diffuser dans le monde.

Depuis 2009, l’essaimage a gagné HEM Rabat au Maroc, Fireflies à Bangalore en Inde, Salvador de Bahia au Brésil, Genshagen près de Berlin en Allemagne. Et, depuis, d’autres personnes sur différents territoires lui donnent vie : à Addis Abeba et Dire Dawa en Ethiopie, Porto Novo, Ouida, Cotonou au Bénin, Lomé au Togo,Bangui en Centrafrique, Abou Gosh, Foz do Iguaçu, Rio de Janeiro, Terra Mirim, Itacaré, Hammamet, Tunis, Le Pradier près de Moutiers, Villeurbanne, Festival D'art et D'air Lyon La Duchère, Festival des Passants Place Bahadourian à Lyon, Vieux Lyon en humanité, Défistival à Paris, Prato près de Florence en Italie, Bruxelles, Londres, Barcelone, Saint Boingt, Les Monts de la Madeleine, Voiron, Grenoble, Strasbourg, Bischheim, Roanne, Seattle, Boston, Montréal, Tombouctou, Chandigarh, Auroville, Pondicherry, Kabini près de Mysore, Yerevan, Oran, Genève

Nous nous inspirons d’autres initiatives comme le Collectif richesse, Meeting Rivers, Pipaltree et Climate South Asia, Brecho Eco Solidario, Akademie Unter den Baümen, Une âme pour la mondialisation, Cultivando Agua Boa, mais aussi le Forum Social Mondial depuis Porto Alegre, Bellem ou Mumbai, viralopenspace.net, Archipel citoyen Osons les Jours Heureux, Tavola de la Pace, Agora des habitants de la Terre, AfTerre, Négawatt, Sadhanaforest, Mains d'Oeuvres, Pluriverse, Kalpavriksh

 

Sous le patronage de la Commission nationale française pour l'UNESCO

Contacts 

Association Dialogues en humanité asso [at] dialoguesenhumanite.org (asso[at]dialoguesenhumanite[dot]org)